jeudi 28 juin 2012

Faits et jugements

Une amie bienveillante a laissé sur ma chaise un livre remarquable :
YOG'ENTREPRISE de Romary Sertelet.
Au moins remarquable pour moi car, s'il fait écho à ma découverte récente du Yoga, il décrit aussi dans ses trois parties ma vision du développement personnel, de la place de l'humain dans l'entreprise et de la place de l'entreprise dans NOTRE environnement.
Ce livre fait souvent référence à l'entreprise adulte. Quelques recettes nous sont indiquées mais force est de constater qu'il n'existe pas beaucoup d'entreprises arrivées à ce stade. Comme élément déterminant pour acquérir ce statut, il met en avant un formidable outil qu'est la charte de comportement.
Cela m'a ramené quelques temps en arrière lorsque j'avais rédigé une telle charte, pensant que le fait d'être écrite et légitime suffirait à la faire appliquer.
Je comprends à rebours mon erreur et remets l'ouvrage sur le tapis d'une façon différente, plus participative, avec toujours notre espérance en l'humain comme énergie créatrice.
En discutant du sujet avec une digne représentante de cette espérance, nous faisions un petit exercice de passage à l'âge adulte dans le "non jugement" et la distinction qu'il implique entre "fait", "aspiration" et "jugement". Nous avons pris pour exemple un reproche qui m'était fait sous la forme : "Pourquoi nous fuyez vous ?". J'entends dans ce reproche une aspiration confirmée ; "Nous aimerions  vous voir plus souvent !". Je ne peux que valider les faits sous-jacents : "Nous ne vous voyons pas très souvent !", encore qu'il conviendrait mieux de dire : "Nous vous voyons à peu près une fois par semaine." Cela est plus précis que l'interprétation de "pas très souvent" qui pour d'autres serait "suffisamment".
Ce qui est intéressant pour moi, manager, c'est d'entendre le reproche comme une aspiration non assouvie que je pourrais essayer de satisfaire. C'est aussi l'occasion de vérifier qu'il ne s'agit pas du besoin impératif de me voir mais d'une certaine reconnaissance dans le fait légitime d'être vu et reconnu.
Mais c'est aussi l'occasion de rappeler que dans d'autres circonstances, ce style de reproches fait le tour de l'entreprise avant d'arriver aux oreilles de l'intéressé en ayant pris une ampleur sans proportion avec la gravité des faits. Et c'est dans les conséquences qui en suivent que l'on peut "juger" l'entreprise comme n'ayant pas atteint l'âge adulte en prenant comme étalon non pas notre société actuelle mais celle à laquelle nous aspirions.
Alors un des items de la charte pourrait être : "Exposez des faits, communiquez vos aspirations mais ne jugez pas !".
Nous avons encore du travail et nous en aurons toujours avec comme énergie l'espoir de parvenir à faire évoluer notre entreprise et la société sans oublier tout le parcours qu'il nous reste à faire nous-même.
Jean Luc BESSONNET - Agde Expert-Comptable.



samedi 14 avril 2012

La solution aux problèmes

En lisant un article de Emmanuel BADET sur Viadeo, je me suis arrêté sur une citation d'Albert EINSTEIN : « Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé ».
L'idée n'est donc pas récente mais depuis, elle résonne en moi comme un credo, dans ma quête des solutions adaptées aux enjeux de la situation actuelle.
Elle fait aussi écho à un livre que j'avais lu il y a quelques temps : La méthode Google, de Jeff Jarvis, qui décrypte de nouvelles approches de réussite.
L'actualité quotidienne nous rappelle l'urgence de changer beaucoup de choses dans nos entreprises :
- Commencer (enfin) à faire de la veille et à élaborer des stratégies,
- Repenser la gestion des relations humaines,
- Redéfinir des approches marketing en phase avec nos valeurs, la technologie et les modes de consommation,
- Viser l'amélioration opérationnelle continuelle dans tous les processus de l'entreprise (à défaut de l'excellence),
- Rendre à la gestion sa capacité à anticiper les équilibres financiers indispensables à la pérennité,
- Améliorer notre système d'information orienté connaissance clients.

Mais comment changer quand on ne comprend pas que le problème vient de nous, de notre aveuglement à voir la source des difficultés dans les autres ?
La première clé est donc la prise de conscience de la nécessité de s'adapter.

La seconde est sans doute dans la méthode. L'inertie, la résistance au changement sont des facteurs déterminants dans la difficulté de mise en œuvre. Cela se contourne par de la communication, de la pédagogie,  de l'accompagnement mais aussi par une approche Kaizen, base de l'amélioration continue. Elle favorise une capitalisation rapide des premiers résultats, pas spectaculaires mais actés.
Mais comment concilier une approche de petits pas avec l'urgence ? Il est urgent de commencer, de se mettre en marche mais il est important de comprendre qu'on ne finira jamais une adaptation continue.

La troisième clé est la simplicité : Commençons par supprimer des opérations qui ne servent à rien, des habitudes qui ne sont pas porteuses de valeur voire qui la détruisent, puis remodelons les processus en les simplifiant mais en connectant chaque étape à de la valeur.

La quatrième est l'humilité : nous ne réinventerons pas la roue tous les jours mais Internet nous offre des possibilités de découvrir et d'adapter des solutions novatrices qui fonctionnent. Qu'importe que nous n'ayons pas inventer la méthode si elle est efficace ! Certes cela nécessite un esprit d'analyse, de conceptualisation et de synthèse qui n'est pas évident mais encore faut-il s'y essayer pour découvrir que c'est accessible et facilité par le partage et la mise en commun de nos réflexions.

A défaut d'entreprendre cette démarche de changement, la fracture sera constatée, Darwin a démontré que les espèces s'adaptent ou disparaissent pour laisser la place à de nouvelles, issues d'une séparation de variétés qui ont capitalisé sur des éléments différenciateurs. Il n'en sera pas autrement de nos sociétés et de nos entreprises, elles disparaissent ou elles s'adaptent, le choix est assez binaire.


Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable

lundi 9 janvier 2012

Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves.

La nouvelle année est l’occasion de présenter nos vœux à ceux qui nous sont chers. Nous vous souhaitons donc un avenir en harmonie avec l’énergie que vous mettrez à le construire.
C’est certain, il faudra être créatif, innovant, engagé pour y parvenir. L’économie a montré ses limites dans un système trop financiarisé, trop basé sur la spéculation et sur la rentabilité à court terme. Elle est dirigée par des institutions qui en fixent les règles mais n'y apportent pas la valeur. La vraie économie, celle qui intéresse nos entreprises et nos foyers, c'est celle que nous créons au quotidien, par nos dépenses, notre travail, nos emplois et nos impôts. C'est donc à nous de la mettre en œuvre et d'en reprendre le contrôle.

Quelques clés nous paraissent s'imposer pour y parvenir.

La première et la plus importante est l'éthique. Voilà un joli mot souvent utilisé mais plus rarement mis en application.
"L'éthique peut être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence". Telle est la définition qu'en donne Pierre TOUREV et qui nous convient assez bien. Pour peu qu'elle guide nos actions et nos réflexions, la suite ira d'elle-même.

La seconde est la notion de chaîne de valeur.
Celle-ci nous amène en premier lieu sur la valeur que nous recherchons pour autrui quand nous mettons en œuvre nos actions et en second lieu sur le fait que cette valeur ne peut être créée isolément. Nos entreprises, nous-mêmes, faisons partie de nombreux systèmes auxquels nous contribuons, desquels nous recevons et dont nous dépendons plus ou moins. C'est dans chacun de ces systèmes que nous devons mettre en œuvre cette valeur en cohésion avec les structures en amont et en aval. Cela nécessite bien-sûr un respect absolu des acteurs qui interagissent dans nos systèmes et une communication claire avec eux pour obtenir cette optimisation de la chaîne de valeur. C'est ainsi que pour produire de la valeur au travers de notre entreprise nous avons besoins de nos salariés, de nos fournisseurs et évidemment de nos clients, la valeur produite étant ainsi le fruit de tous au profit de tous.

Cela nous amène à une troisième clé qui consiste à ne pas se focaliser sur nos seuls intérêts.
Cette économie dont nous parlons est elle aussi un grand système dans lequel nous contribuons et ses nouvelles composantes sont celles que nous définirons ensemble. Cela implique donc une notion de solidarité, mais une solidarité au profit de ceux qui jouent la même partie que nous, une solidarité active les uns envers les autres parce que nous menons le même combat pour une recomposition d'une économie citoyenne, dans laquelle chacun a sa place et son rôle. Une solidarité à charge de responsabilité pour ceux qui en bénéficient, de responsabilité de tous car nous sommes tous amenés dans cette logique à profiter de ceux à qui nous donnons.

Enfin, sans que cela soit exhaustif, la quatrième clé est celle de l'engagement.
N'attendons pas que les choses soient faites pour prétendre y contribuer. Cet avenir nous appartient si nous commençons à le construire aujourd'hui avec l'énergie nécessaire pour agir et relayer autour de nous cette vision d'une société meilleure. Elle est déjà en marche, mais elle ira plus vite si tous, nous relevons le défi de contrarier les prévisions pessimistes des économistes avec des clés que nous avons déjà sur nous.
A l'aube de cette nouvelle année, voici le challenge que nous aimerions relever avec vous, pour que cette année 2012 et les suivantes soient de belles années, à la hauteur de nos rêves et de notre volonté de les réaliser.

Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable