jeudi 30 janvier 2014

La Volition pour l'évolution

La sérendipité est à l'origine de nombreuses découvertes. C'est aussi la propension à créer les conditions de surprises en sortant des cadres de nos propres limitations. Comme nous l'avons souligné dans la démarche effectuale, plutôt que de craindre les surprises, saisissons des opportunités, faisons preuve de sérendipité.
Ma participation au premier festival de la méditation relevait de cette ouverture et elle s'est avérée fructueuse. Je ne m'étendrais pas sur de belles découvertes à finalité personnelle, telles cette discipline d'écologie corporelle appelé Wutao et la formidable générosité de ses concepteurs qui nous en ont dispensé les préceptes, ni même sur la réussite de l'organisation tant par le nombre de participants que par la qualité des animations.
Ce fut surtout une occasion de conforter mon intuition quant à l’émergence d'une conscience compatible avec les enjeux planétaires économiques et environnementaux. Cette conscience a toujours existé, souvent de façon confidentielle et inavouée car empreinte d'un spiritualisme suspect. A la faveur des prises de positions assumées de personnages médiatiques, tels Matthieu Ricard, Pierre Rabhi, Christophe André ou Nicolas Hulot, cette conscience sort de l'anonymat pour se diffuser enfin dans la société et dans les entreprises. J'emprunte à la biologie le terme de "motilité" pour qualifier l'inexorable expansion de ce phénomène qui peut continuer sans nous mais s'enrichira de nos participations individuelles et collectives.
Nous apparaissant lors d'une conférence comme simple traducteur d'un conférencier Américain, Eric Allodi se révèle être un entrepreneur dont l'engagement participe à la transformation de notre économie et en particulier de grandes entreprises françaises. Integral Vision nous offre une vision de ce que pourrait être l'entreprise de demain, si tant est que nous puissions attendre demain. Il nous incite à transformer une approche individuelle, qui nous fait parfois agir à l'encontre de nos propres intérêts, en une approche collective où l'individu trouve à s'épanouir dans la réalisation des intérêts d'un groupe dont il fait partie (réseau de parties prenantes), pour s'orienter vers une approche humaniste voire humanitaire où il exprime son individuation par son action dans l'intérêt de l'humanité.
Évidemment, cela engage à se défaire de la domination de son ego pour en faire surgir tout le potentiel créatif comme composante d'une intelligence collective. C'est la voie du développement personnel, première étape nécessaire de transformation des consciences.
Entre la volonté de faire et les premiers résultats tangibles, il y a la volition, la volonté en action pour créer le changement. A notre modeste niveau, sur le terrain de la petite entreprise qui forme le tissu de notre économie, nous nous engageons dans cette volition pour l'évolution de notre économie.
L'effectuation reflète bien la résultante de cette démarche, et son application comme méthodologie entrepreneuriale bénéficiera d'une compréhension du schéma gagnant-gagnant où l'une des parties prenantes est la planète et ses habitants. De quoi donner du sens à une démarche RSE, légitimée par l'éthique plus que par l'étiquette.

La "Flèche Effectuale" vecteur associatif de promotion de l'effectuation est déjà largement colorée de cette dimension humaine. La preuve en est par ce partage prolifique d'une intervention de Mathieu Baudin au TEDx Paris de 2012. "Conspirateurs positifs", nous sommes conscients de la nécessité d'agir et nous sommes rassurés : nous ne sommes pas seuls. "De l'incantation à l'incarnation" il y a un pas à faire, c'est la volition.

Jean Luc BESSONNET

samedi 14 décembre 2013

La flèche effectuale


Les lecteurs les plus avertis savent déjà ce qu'est l'effectuation. Quelques autres curieux vont confier la recherche à leur moteur de recherche préféré. Ils tomberont naturellement sur le Blog de Philippe Silberzhan dont l'effort de vulgarisation est remarquable. Son MOOC de l'EMLyon sur le sujet et le sujet lui même sont de fabuleux exemples du plaisir que nous réserve l'avenir. A l'aube d'une nouvelle année, je retrouve l'optimisme dans l'émergence de si belles initiatives.

Les détails de l'effectuation sont très bien développés sur le site précité. Du décryptage de la méthode de réussite de l'entrepreneuriat, je relèverai surtout 3 points qui illustrent parfaitement ma vision de l'économie vertueuse.

Le "patchwork fou", caractérise un fonctionnement entre des parties prenantes engagées dans un schéma gagnant-gagnant : la co-création. Bien sûr, ceci est déjà largement exprimé dans la démarche qualité ; l'effectuation n'invente rien, elle explique. Pour réussir, les entrepreneurs développent des relations bénéfiques avec des parties prenantes. Chaque nouvelle partie prenante apporte de nouvelles ressources au projet et permet de définir de nouveaux objectifs.
Je promeus cette approche depuis longtemps et n'oublie pas d'inclure dans les parties prenantes les salariés de nos (leurs) entreprises, les fournisseurs, les partenaires, tous ces acteurs majeurs de la chaîne de valeur, dans une entreprise dont les limites ne sont plus clairement définies. L'entreprise étendue, comme partie d'un tout, en interaction permanente avec son environnement dont elle est tributaire et à l’évolution duquel elle contribue.
Cette prise de conscience ouvre évidemment un champ infini de développement tel un réseau neuronale qui s’accroît et se renforce à chaque connexion, l'entreprise devenant un neurone dans le synapse de l'économie.

L'entrepreneur n'évite pas l'incertitude, il la gère. Dans la mouvance actuelle de notre économie, l'incertitude caractérise la plupart des environnement de nos entreprises. Une seule certitude : tout change et se transforme et de plus en plus vite. L’impermanence nous était acquise, l'imprévisibilité est notre nouveau challenge. "L'incertitude est la liberté de l'homme", l'entrepreneur ne prédit pas l'avenir, il le construit. Entrepreneur effectual, je ne subis plus  le changement, je n'accuse plus, ne me plains plus, j'agis.

C'est le "pilote dans l'avion", mécanicien au sol, co-pilote à ses cotés (;-) et passagers à bord, tous avec la même finalité : arriver à destination quelles que soient les surprises en vol. ULM ou A380, le challenge est le même, comprendre, agir, s'adapter sans trahir nos convictions profondes.

Nous pouvons le dire, rien de nouveau et c'est tant mieux, mais sur 100 entrepreneurs qui démarrent l'aventure, combien ont conscience de cela ? A l'initiative de Guillaume MAISON, hier est née "La flèche efflectual" association sans frontière de promotion de l'effectuation. Merci à Philippe Silbershan d'avoir impulser cette dynamique, merci à Guillaume de son militantisme entrepreneurial, merci à mes amis co-créateurs de ce fabuleux projet. Une lueur d'optimisme brille dans mes yeux d'entrepreneur et accompagnateur. L'avenir appartient à ceux qui le créent, le notre me réjouit de tout ce qu'il nous offrira, même si nous ne savons pas encore quoi.

jeudi 28 juin 2012

Faits et jugements

Une amie bienveillante a laissé sur ma chaise un livre remarquable :
YOG'ENTREPRISE de Romary Sertelet.
Au moins remarquable pour moi car, s'il fait écho à ma découverte récente du Yoga, il décrit aussi dans ses trois parties ma vision du développement personnel, de la place de l'humain dans l'entreprise et de la place de l'entreprise dans NOTRE environnement.
Ce livre fait souvent référence à l'entreprise adulte. Quelques recettes nous sont indiquées mais force est de constater qu'il n'existe pas beaucoup d'entreprises arrivées à ce stade. Comme élément déterminant pour acquérir ce statut, il met en avant un formidable outil qu'est la charte de comportement.
Cela m'a ramené quelques temps en arrière lorsque j'avais rédigé une telle charte, pensant que le fait d'être écrite et légitime suffirait à la faire appliquer.
Je comprends à rebours mon erreur et remets l'ouvrage sur le tapis d'une façon différente, plus participative, avec toujours notre espérance en l'humain comme énergie créatrice.
En discutant du sujet avec une digne représentante de cette espérance, nous faisions un petit exercice de passage à l'âge adulte dans le "non jugement" et la distinction qu'il implique entre "fait", "aspiration" et "jugement". Nous avons pris pour exemple un reproche qui m'était fait sous la forme : "Pourquoi nous fuyez vous ?". J'entends dans ce reproche une aspiration confirmée ; "Nous aimerions  vous voir plus souvent !". Je ne peux que valider les faits sous-jacents : "Nous ne vous voyons pas très souvent !", encore qu'il conviendrait mieux de dire : "Nous vous voyons à peu près une fois par semaine." Cela est plus précis que l'interprétation de "pas très souvent" qui pour d'autres serait "suffisamment".
Ce qui est intéressant pour moi, manager, c'est d'entendre le reproche comme une aspiration non assouvie que je pourrais essayer de satisfaire. C'est aussi l'occasion de vérifier qu'il ne s'agit pas du besoin impératif de me voir mais d'une certaine reconnaissance dans le fait légitime d'être vu et reconnu.
Mais c'est aussi l'occasion de rappeler que dans d'autres circonstances, ce style de reproches fait le tour de l'entreprise avant d'arriver aux oreilles de l'intéressé en ayant pris une ampleur sans proportion avec la gravité des faits. Et c'est dans les conséquences qui en suivent que l'on peut "juger" l'entreprise comme n'ayant pas atteint l'âge adulte en prenant comme étalon non pas notre société actuelle mais celle à laquelle nous aspirions.
Alors un des items de la charte pourrait être : "Exposez des faits, communiquez vos aspirations mais ne jugez pas !".
Nous avons encore du travail et nous en aurons toujours avec comme énergie l'espoir de parvenir à faire évoluer notre entreprise et la société sans oublier tout le parcours qu'il nous reste à faire nous-même.
Jean Luc BESSONNET - Agde Expert-Comptable.



samedi 14 avril 2012

La solution aux problèmes

En lisant un article de Emmanuel BADET sur Viadeo, je me suis arrêté sur une citation d'Albert EINSTEIN : « Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé ».
L'idée n'est donc pas récente mais depuis, elle résonne en moi comme un credo, dans ma quête des solutions adaptées aux enjeux de la situation actuelle.
Elle fait aussi écho à un livre que j'avais lu il y a quelques temps : La méthode Google, de Jeff Jarvis, qui décrypte de nouvelles approches de réussite.
L'actualité quotidienne nous rappelle l'urgence de changer beaucoup de choses dans nos entreprises :
- Commencer (enfin) à faire de la veille et à élaborer des stratégies,
- Repenser la gestion des relations humaines,
- Redéfinir des approches marketing en phase avec nos valeurs, la technologie et les modes de consommation,
- Viser l'amélioration opérationnelle continuelle dans tous les processus de l'entreprise (à défaut de l'excellence),
- Rendre à la gestion sa capacité à anticiper les équilibres financiers indispensables à la pérennité,
- Améliorer notre système d'information orienté connaissance clients.

Mais comment changer quand on ne comprend pas que le problème vient de nous, de notre aveuglement à voir la source des difficultés dans les autres ?
La première clé est donc la prise de conscience de la nécessité de s'adapter.

La seconde est sans doute dans la méthode. L'inertie, la résistance au changement sont des facteurs déterminants dans la difficulté de mise en œuvre. Cela se contourne par de la communication, de la pédagogie,  de l'accompagnement mais aussi par une approche Kaizen, base de l'amélioration continue. Elle favorise une capitalisation rapide des premiers résultats, pas spectaculaires mais actés.
Mais comment concilier une approche de petits pas avec l'urgence ? Il est urgent de commencer, de se mettre en marche mais il est important de comprendre qu'on ne finira jamais une adaptation continue.

La troisième clé est la simplicité : Commençons par supprimer des opérations qui ne servent à rien, des habitudes qui ne sont pas porteuses de valeur voire qui la détruisent, puis remodelons les processus en les simplifiant mais en connectant chaque étape à de la valeur.

La quatrième est l'humilité : nous ne réinventerons pas la roue tous les jours mais Internet nous offre des possibilités de découvrir et d'adapter des solutions novatrices qui fonctionnent. Qu'importe que nous n'ayons pas inventer la méthode si elle est efficace ! Certes cela nécessite un esprit d'analyse, de conceptualisation et de synthèse qui n'est pas évident mais encore faut-il s'y essayer pour découvrir que c'est accessible et facilité par le partage et la mise en commun de nos réflexions.

A défaut d'entreprendre cette démarche de changement, la fracture sera constatée, Darwin a démontré que les espèces s'adaptent ou disparaissent pour laisser la place à de nouvelles, issues d'une séparation de variétés qui ont capitalisé sur des éléments différenciateurs. Il n'en sera pas autrement de nos sociétés et de nos entreprises, elles disparaissent ou elles s'adaptent, le choix est assez binaire.


Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable

lundi 9 janvier 2012

Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves.

La nouvelle année est l’occasion de présenter nos vœux à ceux qui nous sont chers. Nous vous souhaitons donc un avenir en harmonie avec l’énergie que vous mettrez à le construire.
C’est certain, il faudra être créatif, innovant, engagé pour y parvenir. L’économie a montré ses limites dans un système trop financiarisé, trop basé sur la spéculation et sur la rentabilité à court terme. Elle est dirigée par des institutions qui en fixent les règles mais n'y apportent pas la valeur. La vraie économie, celle qui intéresse nos entreprises et nos foyers, c'est celle que nous créons au quotidien, par nos dépenses, notre travail, nos emplois et nos impôts. C'est donc à nous de la mettre en œuvre et d'en reprendre le contrôle.

Quelques clés nous paraissent s'imposer pour y parvenir.

La première et la plus importante est l'éthique. Voilà un joli mot souvent utilisé mais plus rarement mis en application.
"L'éthique peut être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence". Telle est la définition qu'en donne Pierre TOUREV et qui nous convient assez bien. Pour peu qu'elle guide nos actions et nos réflexions, la suite ira d'elle-même.

La seconde est la notion de chaîne de valeur.
Celle-ci nous amène en premier lieu sur la valeur que nous recherchons pour autrui quand nous mettons en œuvre nos actions et en second lieu sur le fait que cette valeur ne peut être créée isolément. Nos entreprises, nous-mêmes, faisons partie de nombreux systèmes auxquels nous contribuons, desquels nous recevons et dont nous dépendons plus ou moins. C'est dans chacun de ces systèmes que nous devons mettre en œuvre cette valeur en cohésion avec les structures en amont et en aval. Cela nécessite bien-sûr un respect absolu des acteurs qui interagissent dans nos systèmes et une communication claire avec eux pour obtenir cette optimisation de la chaîne de valeur. C'est ainsi que pour produire de la valeur au travers de notre entreprise nous avons besoins de nos salariés, de nos fournisseurs et évidemment de nos clients, la valeur produite étant ainsi le fruit de tous au profit de tous.

Cela nous amène à une troisième clé qui consiste à ne pas se focaliser sur nos seuls intérêts.
Cette économie dont nous parlons est elle aussi un grand système dans lequel nous contribuons et ses nouvelles composantes sont celles que nous définirons ensemble. Cela implique donc une notion de solidarité, mais une solidarité au profit de ceux qui jouent la même partie que nous, une solidarité active les uns envers les autres parce que nous menons le même combat pour une recomposition d'une économie citoyenne, dans laquelle chacun a sa place et son rôle. Une solidarité à charge de responsabilité pour ceux qui en bénéficient, de responsabilité de tous car nous sommes tous amenés dans cette logique à profiter de ceux à qui nous donnons.

Enfin, sans que cela soit exhaustif, la quatrième clé est celle de l'engagement.
N'attendons pas que les choses soient faites pour prétendre y contribuer. Cet avenir nous appartient si nous commençons à le construire aujourd'hui avec l'énergie nécessaire pour agir et relayer autour de nous cette vision d'une société meilleure. Elle est déjà en marche, mais elle ira plus vite si tous, nous relevons le défi de contrarier les prévisions pessimistes des économistes avec des clés que nous avons déjà sur nous.
A l'aube de cette nouvelle année, voici le challenge que nous aimerions relever avec vous, pour que cette année 2012 et les suivantes soient de belles années, à la hauteur de nos rêves et de notre volonté de les réaliser.

Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable



mardi 22 novembre 2011

La crise n'est pas une fatalité

La petite entreprise est le fil du tissu économique de nos régions, indispensable à sa solidité. Emplois, services de proximité, développement, amélioration de l’habitat…, elle intervient dans presque tous les domaines de notre vie. Piégée dans les mailles de la perte de confiance et la baisse de la consommation, elle doit nécessairement devenir performante pour survivre. Cela nécessite prise de conscience, volonté de changement et plan d’action clairement défini. Mais comment changer quand on ne sait pas par où commencer ?
La première clé est de redonner du sens et de la valeur à son action au quotidien. Dans une crise de confiance, cette valeur est le refuge intangible de la consommation. Elle peut se définir comme les qualités perçues par le consommateur, bénéficiaire des services et des biens que l’entreprise dispense. La valeur n’est pas question de prix. Sans qualité perçue, sans valeur, même le plus bas prix a du mal à être justifié alors qu’il devient naturellement la contrepartie de la valeur perçue quand celle-ci est manifeste.
Partant de ce constat, le chef d’entreprise pourra asseoir son action sur les cinq piliers de sa réussite : le pilotage, l’organisation, le commercial, la production et la gestion. En faisant un diagnostic de ses forces et ses faiblesses sur ces axes, il structurera un véritable plan d’action pour améliorer son fonctionnement. 
“Les 25 Fondamentaux de la réussite d'une petite entreprise” est le titre de l’ouvrage que nous avons publié avec Pascal VIAUD aux éditions QUALIXEL. Il raconte aux chefs d’entreprise des anecdotes qui leur ressemblent, dans ce qu’ils font de mieux ou de moins bien. Ils tirent les leçons de ces expériences authentiques pour décrypter les clés de la réussite.
Stratégie, ressources humaines, gestion de production, équilibres financiers, satisfaction clients, coût de revient…Autant de domaines dans lesquels la formation initiale de nos dirigeants de petites entreprises ne s’est pas beaucoup aventurée, sans parler de la formation continue qui leur fait terriblement défaut. A la lueur des enjeux actuels et à venir, il est temps aujourd’hui d’appréhender le changement comme vecteur de réussite et de création de valeurs, de le susciter et de l’accompagner.
Non la crise n’est pas une fatalité, rien ne sert d’en attendre la sortie, elle pourrait s’avérer structurelle. Malgré des séquelles inévitables sur les structures les plus fragiles, cette mutation est aussi une formidable occasion de construire une nouvelle société dans laquelle la rentabilité ne serait que la résultante de la valeur plutôt que l’épée qui la détruit en même temps que la confiance.

Jean Luc BESSONNET Agde-Expert Comptable

mardi 18 octobre 2011

Les architectes ont quelques années d'avance

En discutant récemment avec un client architecte, je faisais le constat de l'évolution de leur marché. La profession est réglementée, dispose donc d'une protection des conditions d'exercice, elle a permis à des professionnels de s'épanouir dans des conditions financières satisfaisantes et pourtant...
Face à une demande qui se restreint, les donneurs d'ordres institutionnels font baisser les prix (en pourcentage du montant des travaux) jusqu'à les avoir divisés par 2 voire 3.
La structure des coûts d'une agence n'a pas nécessairement suivie d'où une baisse de rentabilité des cabinets d'architectes.
En analysant les raisons, j'identifie les raisons principales :
  1. Une focalisation sur les marchés prétendument les plus rentables,
  2. Une pression sous le dumping de certains professionnels,
  3. L'importance prise par les acteurs périphériques (bureaux de contrôle par exemple) sur des missions complémentaires à la mission de l'architecte,
  4. Une tarification inversement proportionnelle à la valeur perçue
  5. Une absence de remise en cause sur la valeur apportée.

Nul besoin de se lamenter par rapport à nos années d'études, nos diplômes, la structure de nos coûts, seules l'utilité et la valeur comptent.
Ces deux éléments primordiaux ne sont pas enseignés dans les cursus professionnels. L'absence de formation continue, notamment sur le comportemental, ne favorise pas une évolution.
Je vous rassure, je n'ai rien contre les architectes, c'est un très beau métier que j'aurais voulu exercer et quelques uns de mes amis sont de la partie. Il s'agit juste d'un exemple comme d'autres, entreprises du bâtiment, commerces, services...
Alors quand j'annonce que les architectes ont quelques années d'avance par rapport aux difficultés qu'ils rencontrent, permettez moi de me tromper en inversant le cours de votre propre histoire, que vous soyez architecte ou expert-comptable (par exemple).
Jean Luc BESSONNET www.agde-audecia.com