La nouvelle année est l’occasion de présenter nos vœux à ceux qui nous sont chers. Nous vous souhaitons donc un avenir en harmonie avec l’énergie que vous mettrez à le construire.
C’est certain, il faudra être créatif, innovant, engagé pour y parvenir. L’économie a montré ses limites dans un système trop financiarisé, trop basé sur la spéculation et sur la rentabilité à court terme. Elle est dirigée par des institutions qui en fixent les règles mais n'y apportent pas la valeur. La vraie économie, celle qui intéresse nos entreprises et nos foyers, c'est celle que nous créons au quotidien, par nos dépenses, notre travail, nos emplois et nos impôts. C'est donc à nous de la mettre en œuvre et d'en reprendre le contrôle.
Quelques clés nous paraissent s'imposer pour y parvenir.
La première et la plus importante est l'éthique. Voilà un joli mot souvent utilisé mais plus rarement mis en application.
"L'éthique peut être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence". Telle est la définition qu'en donne Pierre TOUREV et qui nous convient assez bien. Pour peu qu'elle guide nos actions et nos réflexions, la suite ira d'elle-même.
La seconde est la notion de chaîne de valeur.
Celle-ci nous amène en premier lieu sur la valeur que nous recherchons pour autrui quand nous mettons en œuvre nos actions et en second lieu sur le fait que cette valeur ne peut être créée isolément. Nos entreprises, nous-mêmes, faisons partie de nombreux systèmes auxquels nous contribuons, desquels nous recevons et dont nous dépendons plus ou moins. C'est dans chacun de ces systèmes que nous devons mettre en œuvre cette valeur en cohésion avec les structures en amont et en aval. Cela nécessite bien-sûr un respect absolu des acteurs qui interagissent dans nos systèmes et une communication claire avec eux pour obtenir cette optimisation de la chaîne de valeur. C'est ainsi que pour produire de la valeur au travers de notre entreprise nous avons besoins de nos salariés, de nos fournisseurs et évidemment de nos clients, la valeur produite étant ainsi le fruit de tous au profit de tous.
Cela nous amène à une troisième clé qui consiste à ne pas se focaliser sur nos seuls intérêts.
Cette économie dont nous parlons est elle aussi un grand système dans lequel nous contribuons et ses nouvelles composantes sont celles que nous définirons ensemble. Cela implique donc une notion de solidarité, mais une solidarité au profit de ceux qui jouent la même partie que nous, une solidarité active les uns envers les autres parce que nous menons le même combat pour une recomposition d'une économie citoyenne, dans laquelle chacun a sa place et son rôle. Une solidarité à charge de responsabilité pour ceux qui en bénéficient, de responsabilité de tous car nous sommes tous amenés dans cette logique à profiter de ceux à qui nous donnons.
Enfin, sans que cela soit exhaustif, la quatrième clé est celle de l'engagement.
N'attendons pas que les choses soient faites pour prétendre y contribuer. Cet avenir nous appartient si nous commençons à le construire aujourd'hui avec l'énergie nécessaire pour agir et relayer autour de nous cette vision d'une société meilleure. Elle est déjà en marche, mais elle ira plus vite si tous, nous relevons le défi de contrarier les prévisions pessimistes des économistes avec des clés que nous avons déjà sur nous.
A l'aube de cette nouvelle année, voici le challenge que nous aimerions relever avec vous, pour que cette année 2012 et les suivantes soient de belles années, à la hauteur de nos rêves et de notre volonté de les réaliser.
Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable
Bonjour,
RépondreSupprimerQuelles belles paroles !
Combien sommes-nous à les mettre en pratique ?
Que représentent les rêves quand ne subsistent que des idéaux matérialistes ?
M. Séguéla n’a-t-il pas dit que la réussite se mesurait à la valeur d’une montre ?
L’avenir sera en harmonie avec l’énergie que nous mettons à le construire comme le présent est le résultat de l’énergie déployée par ceux qui nous ont précédés.
Pourquoi les dirigeants du futur seraient moins cupides que leurs prédécesseurs ?
Comment revenir en arrière dans cette société de consommation où l’important n’est plus d’être mais d’avoir ?
Société dans laquelle une trop grande majorité attache plus d’importance aux amis virtuels qu’aux personnes de chair et d’os.
Société dans laquelle le rapport entre les salaires des patrons et ceux de leurs employés ne cesse de croître.
Les premiers ont besoin d’argent pour posséder toujours plus et s’offrir la fameuse montre signe de réussite ; les seconds consomment des contrefaçons made in China et tire les prix vers le bas pour se donner l’impression de posséder autant que les premiers.
La classe populaire a provoqué la pénurie de travail dont elle est elle-même victime. Les biens qu’elle veut toujours moins chers sont fabriqués dans des pays où le prix de la main d’œuvre est dérisoire comparé à nos salaires.
Combien coûte la fabrication d’un pantalon dans un pays comme la Chine et combien est-il vendu en France ? Combien couterait un pantalon fabriqué en France avec les salaires et les règlementations qui sont les nôtres ? Quelle clientèle sera prête à payer le juste prix ? Connaît-on encore le juste prix des biens et des services ?
La délocalisation touche maintenant la main d’œuvre du secteur tertiaire pour répondre à un besoin de marges toujours plus élevées et une demande de tarifs toujours plus bas.
Quand il n’y aura plus de travailleurs en France, qui consommera les biens et services Français ?
Nous évoluons au centre d’un jeu de dominos géant dont une main a déjà poussé la première pièce.
Il va en falloir du courage et de l’énergie pour stopper la chute.
La classe moyenne ne peut, pour consommer beaucoup, que consommer par cher.
Mais pourquoi consommer beaucoup ?
Si nous consommions moins mais mieux, peut-être pourrait-on relocaliser et recréer de l’emploi en France avec des salaires revalorisés. Encore faudrait-il que les patrons jouent le jeu et réduisent leurs marges ou répartissent mieux les bénéfices. Encore faudrait-il que les salariés jouent le jeu et fournissent le travail correspondant à leur rémunération. On ne peut décemment vouloir gagner plus et travailler moins, comme on ne peut travailler plus pour gagner moins.
Oui à l’éthique, la solidarité et l’engagement mais à quel prix ?
Combien sommes-nous à être prêts à faire des sacrifices pour honorer ces valeurs ?
Alors oui, je rêve que tout ça n’est pas inéluctable. Que les valeurs humaines vont reprendre le pas sur les valeurs financières et matérielles.
Je crois à la beauté de ce rêve, bien qu’il ne soit trop grand pour moi.
Si nous sommes assez nombreux à le faire et à se donner les moyens de le réaliser, nos gouttes individuelles feront un océan de solidarité et de bonheur. Pour se faire, nous devrons d’abord nous libérer de cette chaîne que représentent les marchés financiers et peut-être l’argent lui-même.
Nadia qui a toujours cru à la beauté de ses rêves et qui malgré ces temps d’austérité a quitté le statut confortable du salariat pour tenter l’aventure de l’entrepreneuriat et peut-être faire de sa petite goutte une goutte un peu plus utile.
P.S. : Je ne suis pas d’accord avec l’idée que la solidarité doit se faire au profit de nos seuls semblables.
Nous avons besoin les uns des autres y compris ceux qui ne jouent pas la même partie mais qui, avec un coup de pouce, pourraient la rejoindre pour la rendre plus passionnante.
Si l’idée d’une société meilleure doit être basée sur un système de caste, il n’y a rien de nouveau, c’est déjà ce qui existe, bien qu’il n’y ait qu’en Inde que cela soit reconnu.