Les systèmes financiers et bancaires sont aux premiers rangs des responsabilités de la crise financière et de la crise économique qui en découle. Les états ont sauvé les bourreaux au prétexte qu'ils étaient les seuls à pouvoir sauver notre économie mondiale. Mais, ragaillardis, ces derniers continuent leur travail de fossoyeur. Après avoir joué des jeux dangereux en se cachant du monde (et parfois d'eux même), ils avancent désormais à visage découvert et sont passés d'une morale douteuse mais discrète, à une absence de morale institutionnalisée et stratégiquement conceptualisée.
Non seulement ils ne jouent pas le rôle de soutien de l'économie, en rechignant à prêter même pour des projets prometteurs mais en plus ils participent à l'effondrement des entreprises, engluées dans la crise dont ils sont à l'origine.
Une entreprise ayant des difficultés de trésorerie peut difficilement s'en sortir sous la pression des services bancaires.
Et vas-y que je te rejette un prélèvement de 29 € et que je te prélève pour cela 49 €, que je t'envoie 12 lettres dans la semaine et que je te prélève 12 fois 20 €. J'en passe et des pires.
Certaines entreprises ne doivent la récurrence de leur découvert qu'aux services bancaires qui leur sont facturés.
Certaines entreprises ne doivent la récurrence de leur découvert qu'aux services bancaires qui leur sont facturés.
Comment légitimer de tels comportements autrement que par la nécessité de leur système à redorer leurs résultats ? Comment permettre de telles rémunérations sans qu'aucune valeur soit apportée, même pas le conseil qui permettrait à l'entreprise de s'en sortir ?
Je plains les pauvres responsables de comptes, directeurs d'agence et autres interlocuteurs, avec qui j'ai travaillé main dans la main pendant 20 ans pour servir la même cause, et qui se retrouve au placard pour comportement non conforme à la stratégie lorsqu'ils ne disent pas amen au système.
Les banques redeviendront riches en se fertilisant sur la tombe des entreprises. Elles crèveront l'économie en pensant qu'elles n'en seront pas les dernières victimes.
Je ne me résous pas à croire à un tel scénario et militerai pour que les choses changent avant. J'espère l'émergence d'une nouvelle race de banquiers (pas les mêmes avec une nouvelle figure) pour laquelle "l'éthique" aurait du sens.
Est-ce le vrai modèle mutualiste, façon Crédit Mutuel qui sauvera la morale ? Pas encore assez présent dans l'entreprise, il devra renforcer la formation des conseillers dans l'accompagnement des entreprises.
Est-ce des Boursorama-entreprise qui ouvriront la voix avec une vrai banque 2.0 ? Elle n'existe pas encore.
Est-ce la solidarité inter-entreprises qui comme ont le voit aujourd'hui finance des projets avec des capitaux privés ? C'est encore la meilleur solution même si les outils pour cela ne sont pas légion.
Est-ce la solidarité inter-entreprises qui comme ont le voit aujourd'hui finance des projets avec des capitaux privés ? C'est encore la meilleur solution même si les outils pour cela ne sont pas légion.
En attendant ce jour, nous allons continuer à renforcer notre valeur apportée aux entreprises, en leur apprenant les clés des équilibres financiers, en leur inculquant un esprit critique vis à vis de leur "fournisseurs voyous", en les aidant à accéder à un niveau de performance qui incitera le respect plutôt que le dédain et l'arrogance.
Jean Luc BESSONNET - AGDE EXPERT-COMPTABLE