samedi 18 septembre 2010

Les 7 habitudes en actions

A l'initiative de notre associée, Laurence VERSAILLE, gérante de AUCENTUR, notre société de commissariat aux comptes, nous avons mis en oeuvre une formation sur les "7 habitudes" de COVEY, lors d'un stage en Intra.
Nous avons réuni 10 associés de 3 structures différentes (AUCENTUR, AGDE et AUDECCO-RBA) dans un lieu très particulier, au Château Semens à St Brice (33). Ce site hôtelier de très bonne qualité a la particularité d'employer uniquement des travailleurs handicapés, ce qui, outre le fait de rendre les frais d'hébergement déductibles de la contribution AGEFIPH, est tout à fait en phase avec notre éthique.
Cette formation, organisée avec le concours de la CEGOS, a permis aux participants de se familiariser avec la "façon d'être" énoncée par COVEY, pour un management efficace et responsable. Bref, un management qui nous ressemble et qui nous rassemble.
Cela a été l'occasion pour certains de découvrir les prémices du coaching et de la PNL, qui ouvrent des voies encore plus audacieuses pour aborder notre rapport à l'autre.
Merci à Natacha, d'avoir su adapter son grand savoir faire et son approche empathique à ce public si "particulier", répondant aux d'attentes personnelles et à celles du groupe.
Merci à mes ami(e)s d'avoir partagé avec sincérité ces instants de vérité et de réflexion.
Alors pour ceux qui n'aurait pas encore lu "les 7 habitudes" allez vite chez votre éditeur préféré.
Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable

Bibliographie pour iconoclastes - 2

Pour mes ami(e)s, Valérie, Isabelle, Fred et Sylvie, d'EXPERTIS CFE, Laurence d'AUCENTUR, Isabelle, Christelle, Philippe, Fred, Alexis de AUDECCO-RBA, Bruno et Fred, nos associés et tous les autres iconoclastes, voici la bibliographie à jour des derniers ouvrages intéressants :


  • Les 7 habitudes - Stephen R. Covey
  • La 8ème habitude - Stephen R. Covey
  • La priorité aux priorités - Stephen R. Covey
  • Le pouvoir de la confiance - Stephen M.R. Covey
  • Le but - Eliyalu M. Goldratt
  • La chaîne critique - Eliyalu M. Goldratt
  • Vélocité - Dee Jacob, Suzan Bergland, Jeff Cox
  • Le lean au service du client - Jim Womack
  • P-lean - Emmanuele Delbaldo
  • Un petit pas peut changer votre vie (la voie du Kaizen) - Robert Maurer
  • La méthode Google - Jeff Jarvis
  • La longue traine - Chris Anderson
  • Génération W- Ralph Hababou
  • Le nouveau management de l'information - Christophe Deschamps
  • Pouvoir Illimité - Anthony Robbins
  • Invitation au coaching (le monde des possibles) - Isabelle Vitte-Blanchard
  • Le coaching orienté solution - Philippe Bigot
  • La psychologie du bonheur -Mihaly Csikszentmihalyi
  • L'homme qui voulait être heureux - Laurent Gounelle
  • Dieu voyage toujours incognito - Laurent Gounelle


Tout doit être disponible sur AMAZON. N"hésitez pas à me faire part de votre ressenti sur ces ouvrages et à m'en conseiller d'autres.

Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable

jeudi 1 juillet 2010

Un concept si simple et si mal utilisé.

Une des règles de l'équilibre financier d'une entreprise est contenue dans l'équation : Fonds de Roulement - Besoin en Fonds de Roulement = Trésorerie.
Si cette règle est universellement connue et relativement simple, on ne la retrouve pas assez dans les préoccupations premières des TPE.
Dans ces temps où nous devons apprendre à être moins dépendant du système bancaire pour ne pas en être les victimes, rappelons quelques règles simples :
  • Le Fonds de Roulement, première composante de l'équation à une relative stabilité. Il est  impacté  à court terme essentiellement par des décisions de gestion, investissements, financements, et son évolution est donc relativement  prévisible.
  • Le BFR est quant à lui capricieux, plus difficile à dompter, davantage soumis aux décisions de l'environnement, la volonté des clients d'acheter, de payer ; alors autant gérer et prévoir ceux qui est encore de notre ressort.
  • Les variations de trésorerie sont donc essentiellement liées aux sautes d'humeur de ce fameux BFR ou aux erreurs de gestion sur la gestion du FR.
  • Si les termes de l'équation sont dissociés, ils n'en sont pas moins issus de la même comptabilité "en partie double". Cela implique que les composantes de ces termes sont étroitement inter-dépendants. Par exemple, la volonté des clients d'acheter impacte le compte de résultat par la marge dégagée et par la même le fonds de roulement (par le biais du résultat). Elle influence aussi le BFR par le décalage des encaissements clients, qui nous rappelle que le résultat n'est pas forcément transformé en trésorerie. Elle détermine le niveau du stock car la marchandise est soit vendue et sortie des stocks soit encore en stock. Elle influence les achats futurs et le crédit fournisseur par le réapprovisionnement ou l'ajustement des commandes à la baisse, la trésorerie future par l'encaissement ou non de ces ventes, par l'impôt futur sur ce résultat, par la TVA qui en découle, par les actions commerciales qui seront décidées ou non...Bref, une simple décision d'un tiers (client) influence tout le système et la compréhension de ces rouages est essentielle.
Prévision, contrôle, anticipation est donc la méthode que nous appliquons pour accompagner les entreprises dans la gestion de leur entreprise. Nous concentrons l'analyse sur les éléments variables qui déterminent la trésorerie future et surtout le fonds de roulement. Nous essayons de définir avec le chef d'entreprise les actions qui permettent de maîtriser au mieux ces éléments, de les rendre moins fluctuants, plus prévisibles, de déterminer les hypothèses et scénarios qui peuvent survenir et de préparer les réponses opportunes à la survenance de ces scénarios.
Vaste programme qui nécessite une certaine pédagogie pour rendre intelligible ces concepts qui dans leur aspect technique rebutent plus d'un entrepreneur, mais conditionnent leur avenir.

Jean Luc BESSONNET AGDE EXPERT COMPTABLE

dimanche 13 juin 2010

Inverser les priorités

Le confort des situations empêche souvent l'innovation. Ce confort est notamment induit par des barrières juridiques d'accès à certaines professions, dites règlementées.
Au prétexte de garantir au marché la qualité d'un professionnel, on lui sert une absence d'adaptation à ses véritables besoins. Il est d'ailleurs fort étonnant de constater la docilité dudit marché qui, avouant ne pas être servi comme il devrait, n'en tire que peu de conclusion.
Conscients des dangers d'une telle protection forcément éphémère, certains professionnels osent timidement proposer à leurs clients des alternatives dignes d'intérêt. Cette timidité est due à l'encrage de cette culture protectionniste mais castratrice de plus d'un demi siècle.
Le paradoxe est dans la présentation officielle des ces offres qui restent très stéréotypées, sur la base de modèle de contrats institutionnels car dans ces professions le modèle fait loi.
Alors osons casser la coquille et sortir de l'oeuf, osons proposer l'utile, voire l'indispensable et le vendre comme tel.
Même s'il m'apparait que quasiment toutes les professions règlementées sont dans la même nasse, nous prendrons l'exemple de l'expertise comptable.
Voici 65 ans que nous vendons au marché principalement du respect d'obligations, alors que le marché attend principalement de l'accompagnement, de la pédagogie, de l'anticipation. Nous servons du résultat pour collecter de l'impôt alors que le marché nous parle trésorerie, prix de revient et pérennité de l'entreprise. Nous vendons une pseudo analyse du passé, alors que le marché nous réclame de l'aide à la vision stratégique, de la prospective.
Bref, nous sommes à côté de la plaque et le marché continue à nous faire un chèque, ...mais jusqu'à quand ?
Alors osons dire au marché ; Je vous entends, je comprends vos besoins et je vais vous servir des solutions, des vraies qui vont vous faire du bien. Vous aurez aussi du respect d'obligations, avec rigueur et professionnalisme mais à titre accessoire. Je vais m'engager sur ce service et je vais tenir mes engagements, car je vous l'écrirai pour devoir le faire.
Oui, la mutation va être difficile, mais autant démarrer très vite car si nous ne l'avons pas encore compris, l'offre existe, est vendue ; elle séduit. Alors ne gâchons pas le privilège de notre merveilleuse relation avec nos clients et vendons ouvertement notre expertise pour ce qu'elle doit être et non ce qu'elle a été. Cassons la tablette de marbre sur laquelle est écrit que nous devons être des scribes et soyons ce que nous prétendons être, des éclaireurs de l'économie et de l'entreprise.

Jean Luc BESSONNET - AGDE EXPERT COMPTABLE

samedi 29 mai 2010

Audecia à Dijon

Notre groupement d'experts-comptables, AUDECIA a organisé cette année sa réunion du mois de Mai à Dijon. Nous y avons été magistralement accueillis par notre confrère, le Cabinet Cléon-Martin-Broichot Associés sous l'égide de Pierre Cléon, grand qualiticien au sens le plus noble du terme. Cette journée studieuse m'amène à faire quelques constats de synthèse des discussions que nous avons eues.
Nous avons évoqué avec HAYS (société de recrutement) quelques aspects du recrutement de nos collaborateurs et nous avons eu la confirmation que les attentes des postulants ne sont pas totalement en phase avec ce que nous pensons. Parmi les premières attentes et avant le salaire nous pouvons citer la qualité du parcours professionnel et la qualité de l'ambiance de travail. Sur ce dernier point cela m'amène à constater que si tous les employés mentionnent leur attachement à ce facteur, ils ne le défendent pas autant que son importance le suggérerait. L'ambiance est avant tout une affaire de bienséance de chaque individu dans sa relation aux autres et au groupe et nécessite de mettre parfois le mouchoir sur ses émotions et ses pensées. Bien évidemment, et du fait de cette importance, cela est aussi une priorité managériale qu'il convient de rappeler en permanence dans les paroles et les actes.
Nous avons aussi évoqué l'entretien de recrutement et le fait que nous devions vendre notre structure au postulant. J'ai tendance à penser que d'une part nous sommes autant acheteur que vendeur, même en période où les candidats ne sont pas légion et d'autre part, comme dans la méthode SPIN, pour bien vendre, il faut d'abord et avant tout écouter, laisser le candidat se dévoiler et indiquer ses véritables attentes.
Nous avons aussi abordé la difficulté de gérer cette nouvelle génération, qualifiée par un de nos interlocuteurs génération ZIP, Zappeur, Internet et Téléphone. Il est important de prendre en compte les spécificités de cette génération et d'essayer de la comprendre plutôt que de la stigmatiser. En effet, si les tendances observées sont des tendances de fond, il faudra faire avec, d'autant que pour une part d'entre eux, ces individus seront aussi nos clients de demain. Ne pas faire l'effort de rapprocher l'ensemble des générations potentielles d'une structure, c'est la priver des talents, spécificités et expériences de chacun et risquer de compromettre son adaptation aux changements de son environnement. Bien évidemment, l'organisation ne doit pas pour autant obtempérer à tous les caprices. Elle est guidée par une culture et des valeurs qui bien qu'évolutives, constituent la colonne vertébrale de son management.

Jean Luc BESSONNET

dimanche 16 mai 2010

Le Shin et le management


Dans une période ou s'enchaînent les assemblées des clubs, comités et ligues de Judo, auxquelles je participe pour parler de chiffres, on remet sur le devant de la scène la culture Judo.
Les valeurs c'est comme la qualité, on en parle lorsqu'elles commencent à être moins perceptibles.
Lorsque j'ai commencé le judo, dans les années 1970, le problème de la culture ne se posait pas, elle s'imposait. Point de salut sans respect du tatami, du Maître, des partenaires (finalement de l'environnement et des parties prenantes). Elles ont forgé mes jeunes années, et sans aucun doute constituent les fondements de mon comportement d'aujourd'hui.
Un petit point sur le code moral que l'on enseigne à nos enfants dès leurs premiers pas sur le tatami :
  • L’AMITIÉ : 
« C’est le plus pur des sentiments humains »
  • LE COURAGE: 
« C’est faire ce qui est juste»
  • LA SINCÉRITÉ : 
« C’est s’exprimer sans déguiser sa pensée »
  • L’HONNEUR : 
« C’est être fidèle à la parole donnée »
  • LA MODESTIE : 
« C’est parler de soi-même sans orgueil »
  • LE RESPECT : 
« Sans respect aucune confiance ne peut naître »
  • LE CONTRÔLE DE SOI : 
« C’est savoir se taire lorsque monte la colère »
  • LA POLITESSE : 
« C’est le respect d’autrui »

Ce code est avantageusement complété par les valeurs suivantes :
  • Le meilleur emploi de l'énergie,
  • L'entraide et la prospérité mutuelle.
Le grade du judoka relève quand à lui d'une triple valeur :
  • Le Shin : valeur morale
  • Le Ghi : valeur technique
  • Le Tai : valeur corporelle
Cela n'est pas sans rappeler la vision de Covey dans la 8ème habitude et ses 4 intelligences:

S'il fallait rappeler quelques principes du management, nous pourrions nous inspirer de ces quelques concepts.

Jean Luc BESSONNET - Agde Expert-Comptable

jeudi 6 mai 2010

Le chemin de lecture

Quand je reviens en arrière pour comprendre comment s'est construit mon développement personnel, je remonte mon chemin de lecture. "Dis moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es". Ce travail d'analyse est très enrichissant par les constats qu'il m'amène à faire.
Le tout premier est que je ne serais pas celui que je suis, si je n'avais pas lu ce que j'ai lu. Il est indéniable que mes lectures ont construit ma vision de la vie, privée et professionnelle, ma relation aux autres et à moi-même. Certains livres rendent meilleur, non que je sois bon mais sans aucun doute mieux que je ne l'étais.
Certaines rencontres humaines ont aussi été déterminantes dans le choix de mes livres et si je devais en garder une seule reconnaissance ce serait celle-ci. De Dan Simmons, à Goldratt ou Covey, ces rencontres livresques d'une infinie richesse m'ont été permises par des discussions d'amis au même titre d'ailleurs que certaines de mes musiques préférées. La sérendipité trouve tout son sens dans ces bonheurs de culture offerts par l'ouverture et l'échange. Un ami pousse l'exercice jusqu'à offrir à d'autres les livres qu'il a aimés ; pas de plus beau cadeau que de partager son plaisir d'une lecture avec quelqu'un.
Parfois la rencontre a lieu dans un hall de gare ou d'aéroport devant la gondole "best sellers" de la presse du coin.
Une des plus étonnantes fût celle avec Bernard Werber et "Le livre de voyage". Longtemps je passe à côté de l'auteur médiatisé en me disant "pourquoi pas", puis, "pas encore". Et un jour, ce petit livre, accessible durant un voyage Paris-Agen, permettant de tromper son âme sans conséquence, tuer le temps avec désinvolture. Bouleversement total ; on s'approprie le livre, il pénètre notre âme comme si on l'avait écrit nous même ou comme s'il avait été écrit pour nous. Je découvre l'auteur ; stupéfaction, un jumeau karmique avec lequel j'ai une évidente ressemblance physique, né la même année que moi, dans la même ville, à quelques jours d'intervalle, il écoute les même musiques, lit les mêmes auteurs, ce qui est plutôt rare.
Mais cela relève essentiellement de l'habileté de l'auteur (pas la ressemblance physique bien sûr) comme le démontrent les commentaires de lecteurs postant leurs impressions sur Amazon :
"Comment terrasser ses propres ennemis, se créer un lieu à soi et se sentir vivre de l'intérieur pour la première fois..."
Bref, l'impression que ce livre n'a été écrit que pour soi.
"Ce livre a été pour moi une révélation. Mais il s'agit aussi d'un état d'esprit. Je pense qu'il y a quelques années je ne l'aurais pas lu. pas prête. pas besoin. trop dans le "faire", pas dans l'"être"; "
J'aurais pu les écrire moi même.
C'est bien là la force de la lecture, où la pensée lue se mélange à la notre pour n'en faire qu'une. Dans l'écriture, le phénomène s'accentue ; le charme s'opère comme un DJ qui recompose de nouveaux morceaux avec le talent de compositeur des uns et son propre talent de mixeur. Cela me rappelle la soutenance de mon mémoire d'expertise durant laquelle un examinateur manifestement décontenancé par le contenu me dit :"Ce n'est pas vous qui l'avez écrit !". Il est sur qu'après 4000 pages de lecture et d'application au cas pratique, cela rejaillissait sur le style d'écriture.
La transposition du "lu" et du "compris" dans les modes de gestion relève de cette appropriation nécessaire de la lecture. Chercher, lire, analyser, modéliser, communiquer, faire et améliorer, voilà un cercle vertueux du management. Trouver une utilité pratique à ce qu'on lit, c'est comme tester les recettes d'un livre de cuisine. On passe du plaisir mental à celui de l'accomplissement. 
Autre caractéristique du chemin de lecture, le cycle : on aime un auteur et il faut tout en lire. Dan Simmons, Werber, Asimov, Grangé, Chattam, Herbert, Covey ou Goldratt... Tout y passe. Il faut aller jusqu'au bout de ses passions. Mais il faut aussi posséder, physiquement pour pouvoir toucher, s'y replonger, se dire qu'on relira un jour, que l'on pourra prêter tout en ayant peur de perdre l'ouvrage.
Cycle d'auteur mais aussi cycle thématique.
Stratégie, théorie des contraintes, lean, développement personnel, développement durable, qualité, réseaux sociaux, coatching... 3, 4 livres par thème sélectionnés sur Amazon, (parfois par Amazon). J'ai la chance de pouvoir ne pas être avare pour mon plaisir, je suis un bon "Amazonien", capable de suivre les recommandations et de m'apercevoir qu'à la fin de mon cycle, les recommandations sont les livres que j'ai lus... sauf une qui me projette dans un nouveau cycle. Quelques fois s'opère un retour en arrière, en reprenant un livre déjà lu mais pas approfondi. C'est l'occasion de l'intégrer dans un nouveau cursus ou d'en faire le point de démarrage.
Et Internet dans tout ça, futile, fugace, qui ne laisse pas de traces.
Comment baliser son chemin, avec de tels outils vous ouvrant sur la gratuité, la diversité et la sauvegarde de quelques arbres, mais vous faisant oublier qui a écrit ce que vous avez aimé. Quelques outils permettront de palier cette faiblesse du numérique à grands coups de copier-coller pour garder la trace. Mais on ne renonce pas au livre, cela vient en plus.
Tel le petit Poucet, j'essaie donc de remonter mon chemin de lecture, en reprenant les livres qui ont forgé ma personnalité.
Jean Luc BESSONNET

jeudi 29 avril 2010

Le tout est plus grand que la somme des parties.

L'intelligence collective c'est un peu comme le monstre du Lockness. On en parle beaucoup mais on en voit rarement.
Voici un exemple de Talent Collectif, concept tout aussi confidentiel mais admirable dans sa mise en oeuvre.
Le week-end dernier se tenait à Béziers le salon Métamorphose, évènement où se côtoient les plus grands coiffeurs mondiaux. Chacun y va de sa démonstration et les égos se confrontent au moins autant que les talents.
Patrick et Nathalie LONGEVIAL, qui n'en sont pas à leur coup d'essai, imaginent, avec modestie mais détermination, porter leurs équipes sur le devant de la scène. Mais que faire avec une ribambelle de gens ordinaires face à des individus de cette envergure ?
Et c'est bien là que l'on reprend espérance en l'homme.
On associe un musicien de talent, Cédric Moulié, on répète pendant des heures, à des moments où les gens ordinaires vaquent à leur vie ordinaire, on fédère musicien, coiffeurs et coiffeuses, modèles et managers autour d'un projet dont l'envergure dépasse nos petites personnes, et le miracle se produit.
Un show extraordinaire, libéré, incomparable, où l'individu s'efface devant le groupe, où le talent devient collectif.
C'est ici que je reconnais les vrais managers, ceux qui ont la capacité de sublimer des individus dans une symbiose dont les capacités dépassent largement la somme des talents unitaires ; Ceux qui savent laisser au groupe la gloire qui rejaillit de leur nom.
J'essaierai d'en tirer la quintessence pour en extraire les huiles essentielles.
Retrouvez la grande histoire sur leur blog.
Jean Luc BESSONNET

mardi 13 avril 2010

La force des liens faibles


Dans son ouvrage, la sociologie des réseaux sociaux, Pierre Mercklé (citant Granovetter), nous explique l'importance des liens faibles.
La force d'un lien est caractérisé selon lui par "une combinaison de la quantité de temps, de l'intensité émotionnelle, de l'intimité (confiance mutuelle) et des services réciproques qui caractérisent ce lien".
Les réseaux sociaux virtuels (Facebook par exemple) sont souvent mis en exergue par la faiblesse des liens relationnels qui unissent les membres d'un groupe et on en conclurait vite qu'ils sont facteurs de dégénérescence des fondements de nos sociétés en affaiblissant les liens familiaux ancestraux.
Les liens virtuels ne sont pas toujours aussi faibles que cela, ils peuvent au contraire renforcer les liens traditionnels distendus par un mode de vie qui dissocie les tribus traditionnelles. La "clique" se retrouve sur Facebook quand la vie éloigne ses membres. Ma chère Maman, tête de la clique familiale pourrait facilement en témoigner.
Il convient de distinguer la conséquence de la cause.
Pour autant, lorsqu'ils peuvent être qualifiés de "faibles" au sens indiqué plus haut, ils ont des vertus insoupçonnées comme nous le rappelle l'auteur.
Des liens faibles sont des transmetteurs entre groupes beaucoup plus que les liens forts. En effet, les liens forts ont tendance à cloisonner l'information dans le groupe et permettent moins une ouverture sur les autres et une conjonction entre plusieurs groupes. Je suis à la fois sur Twitter, Facebook, Viadeo, MySpace et je peux être fan de plus de groupes que ne le permettraient mes liens traditionnels tout en inter-connectant mes réseaux quand je relaie de l'information. 
De même, ces liens faibles, par la légèreté des engagements, permettent d'"essayer" des contacts pouvant se révéler très profitables notamment dans le cadre du développement culturel et intellectuel (pour ne pas parler de Meetic). Ainsi, je ne connaitrais pas mes "amis canadiens" et les choses intéressantes qu'ils ont à nous dire si je ne fréquentais pas les réseaux sociaux.
C'est la perméabilité de ces liens qui est relevée comme "force". Ils laissent passer l'information qui n'a plus de barrière et devient accessible pour un plus grand nombre en se propageant très largement et rapidement.
Mais on peut relever deux problèmes liés à cette caractéristique :
  1. Les gens ont une tendance à oublier cette perméabilité et n'hésitent pas à révéler aux réseaux des choses qui étaient autrefois réservées à leurs proches amis. Cela laisse des traces alors que la mémoire humaine est beaucoup plus volatile, perfectible et sujette à caution que la mémoire numérique. On se réfèrera éventuellement à l'article publié sur MSN, "Les 10 pièges de Facebook à éviter".
  2. La perméabilité est relative car elle est sélective et unidirectionnelle. Je peux choisir d'être ami avec un quasi inconnu aux intentions masquées car cela n'a pas d'incidence si je suis jugé, si je romps ce lien faible. Mais je maintiens "a priori" une barrière entre ma vie privée et ma vie professionnelle. J'ai du mal à être fan de l'entreprise dont je suis employé car j'entretiens une certaine suspicion sur ses intentions affichées et j'ai sans doute peur qu'elle m'espionne alors même que je fais le clown en public. Les réseaux sociaux "personnels" sont donc comme ces nouveaux textiles qui laissent sortir la transpiration mais ne laisse pas rentrer la pluie.
La compréhension de ces réseaux est un enjeu pour les utilisateurs privés et professionnels. Ils sont très complexes et bien que faisant l'objet depuis longtemps d'études sociologiques spécifiques, s'en détachent partiellement par la dimension technologique de leur support.
Parce qu'ils sont aujourd'hui incontournables, il est préférable de les étudier plutôt que de les critiquer.

Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable
    

jeudi 8 avril 2010

De l'innovation dans la peinture

De passage dans une grande surface du bricolage je m'arrête devant un peit écran vidéo comme on en voit souvent. Je suis dans le rayon peinture qui ne m'intéresse pas plus que cela mais je suis interpellé par le produit présenté.
Valentine est un peu connue dans les analyses marketing pour avoir transformé l'image de la corvée peinture en plaisir déco. Son site internet en témoigne. http://www.duluxvalentine.com/
La marque frappe encore avec une invention non pas hautement technologique mais qui règle quasiment tous les désagréments du peintre amateur :

  • Les gants en latex qui protège les mains mais pas le nez qui gratte.

  • Le passage du pot au mur qui laisse des traces mémorables.

  • La charge irrégulière sur le mur qui oblige à passer 3 couches.

  • Le nettoyage du rouleau qui laisse quelques traces dans le lavabo. 

  • Le séchage et le rangement du matériel qui finira par ne plus pouvoir servir.
Valentine a donc conçu le DécoExpress.
http://www.decoexpress.com/fr/acceuil.html
Je ne suis pas là pour faire de la pub, mais voilà une réponse pertinente à la survie d'une entreprise :

  • Listez les problèmes de vos clients (passer de l'autre côté du comptoir).

  • Un par un, apportez y une réponse positive et concrète.

  • Regardez ce qui ce fait ailleurs (y compris dans la nature) avec la curiosité d'un enfant qui découvre le monde.
Recherche et développement, Innovation, ces concepts ne sont pas réservés aux grandes entreprises, ni même aux entreprises de production.
De la même façon, la veille, l'observation et l'écoute peuvent être l'affaire de tous dans l'entreprise. Si celle-ci est suffisamment ouverte sur l'initiative, les petits ruisseaux feront de grandes rivières.
Essayez, vos clients (et vos employés) vous remercieront.
Jean Luc BESSONNET - Agde Expert Comptable

dimanche 4 avril 2010

Les employés sont-ils prêts ?

On l'a lu dans le dernier billet du Gestionnaire Borg, les patrons ont du chemin à faire vers plus d'ouverture.
Mais les employés sont-ils prêts à passer à la gestion participative ?
Je vous pose la question et j'y apporte quelques éléments de réflexion.
  • L'individualisme se prête mieux à une direction autocratique qui impose des directives contre lesquelles on peut râler. Participer, c'est réfléchir à l'intérêt général avant son intérêt personnel.
  • Participer demande plus d'efforts que de ne pas participer.
  • On veut davantage de liberté mais on ne sait pas comment l'utiliser.
  • La liberté engendre la responsabilité mais cette dernière est vécue à charge.
  • La séparation vie privée, vie professionnelle est sacralisée. Rendre plus intéressant son travail dilue nécessairement la frontière.
J'arrête de me faire l'avocat du diable et passe la parole à la défense.
  • L'utilisation des réseaux sociaux pourrait être un facteur de convergence (à vérifier).
  • Il faut donner du temps au changement d'une culture d'entreprise ancrée dans l'opposition des catégories socio-professionnelles. Une approche KAIZEN est souhaitable.
  • La communication interne est un des vecteurs du changement.
A vos claviers pour plus d'arguments...

mercredi 31 mars 2010

L'arrogance de la compétence



La compétence peut être définie comme "la capacité dans une matière donnée, dans un domaine spécifique." Le champ de la compétence est restreint et limité.

De nombreuses personnes ne comprennent pas pourquoi leurs compétences ne sont pas ou plus reconnues alors qu'elles les ont chèrement acquises, avec des sacrifices en temps, en efforts et en argent.
Cela se traduit par des situations difficiles à gérer pour ces personnes. Pas d'emploi en rapport avec leurs compétences, pas de client malgré leurs compétences...
Le monde est injuste mais il est ainsi fait. Les compétences seules ne servent qu'à l'orgueil de ceux qui les possèdent, c'est la façon de les utiliser qui importe :
  • Les domaines spécifiques dans lesquels nous sommes compétents ne sont pas intangibles, ils évoluent et nécessitent de la même façon une adaptation de nos compétences. Combien de personnes ne font jamais de formation, ne lisent jamais de livres ou d'articles en complément de leur formation initiale ? L'expérience suffit-elle toujours ?
  • Certains domaines deviennent parfois tellement restreints que seuls les plus compétents dans ces domaines en vivent. L'informatique et ses évolutions fulgurantes en est un bon exemple, j'en discutais récemment avec un spécialiste des bases de données ORACLE.
  • Nous pensons parfois être compétent et nous échouons aux entretiens d'embauche sans comprendre pourquoi ; un bilan de compétences et une évaluation régulière sont utiles pour nous mettre en phase avec la réalité. 
  • La mise à disposition de nos compétences devrait se faire avec humilité, pédagogie et précisément moins d'arrogance. Dans notre métier en particulier, le client est sensible à notre faculté de mettre à son niveau une toute petite partie de notre savoir.
  • Souvent le client a besoin de plusieurs compétences ou niveaux de compétences. Il faut alors organiser cette diffusion à plusieurs ce qui nécessite évidemment des capacités managériales et collaboratives.
  • Enfin, il n'est de compétences monnayables que si quelqu'un est prêt à les acheter (clients, employeurs...). Nos systèmes éducatifs actuels sont les spécialistes de création de compétences décalées avec les besoins du terrain. Des BAC+5 démarrent trop souvent leur carrière dans des métiers qui n'ont rien à voir avec leur formation.       
Dans les premières compétences générales que nous devrions acquérir, il y aurait sans doute l'agilité c'est à dire notre capacité à adapter nos compétences aux besoins du marché et à ne pas se laisser enfermer dans des compétences qui seront un jour désuètes.
Il est d'ailleurs de notre responsabilité de manager de maintenir nos équipes dans cette dynamique afin qu'elles gardent une employabilité gage de sécurité.

mercredi 24 mars 2010

De la contingence des organisations

J'ai une théorie selon laquelle l'organisation (notre petite société AGDE) a la faculté d'oublier rapidement un collaborateur qui partirait.
Qu'attend une organisation de ses participants ? Entre autres :
  • Apporter de la valeur aux clients,
  • être responsables,
  • être respectueux de tous,
  • participer à maintenir une certaine harmonie interne,
  • être engagés,
  • être rentables
  • assurer la promotion des valeurs de l'organisation...
Lorsqu'elle a tout cela, ou une majeure partie, elle a tout intérêt à susciter une envie de rester. Pour cela, elle est évidement amenée à apporter une contrepartie :
  • Salaire proportionné à la valeur apportée,
  • Sécurité de l'emploi,
  • Reconnaissance,
  • Accompagnement dans le développement des connaissances,
  • Respect (réciproque),
  • Accompagnement dans le développement personnel,
  • Cadre de travail agréable et harmonieux,
  • Aide à l'accomplissement...
Souvent le manager prête à l'organisation des attentes simplement humaines reflets de ses propres attentes interpersonnelles.
  • Reconnaissance,
  • fidélité...
Mais l'organisation n'a que les fruits des graines qu'elle sème. Elle n'a pas d'état d'âme et doit s'adapter à ceux de nombreux individus ; Son fonctionnement est plus ou moins empreint du caractère de ses managers mais elle ne peut pas se permettre de regretter, elle ne peut qu'analyser, qu'apprendre de ses erreurs.
Elle ne doit pas juger mais essayer de comprendre.
Elle ne doit pas s'exposer au chantage, elle ne peut que négocier au mieux des intérêts collectifs.
Elle ne doit pas être au service d'un groupe d'individus mais de l'ensemble des parties prenantes,
Elle ne doit pas préférer une personne, mais l'évaluer au travers de critères objectifs de la valeur apportée et défendre l'équité.
Elle ne doit pas agir dans la précipitation des émotions de ses managers, elle doit se poser et réfléchir à la meilleur solution pour sa pérennité.
Tout cela la rend froide, calculatrice, impersonnelle quand bien même elle est équitable, protectrice, et enrichissante au profit de ses membres.
Aussi, lorsque quelqu'un sort de ses rangs, il garde éventuellement (et de préférence) le respect, mais perd une grande partie des apports de l'organisation. Car elle doit passer à autre chose, oublier, combler les brêches, trouver des solutions. Elle peut créer au moment du départ les conditions d'un éventuel retour, elle peut souhaiter au partant que ce départ lui soit plus profitable que le fait de rester, mais elle n'a jamais d'amertume.
Je peux être affligé, en tant que personne, du départ ou de la disparition de quelqu'un, mais mon organisation non, car elle s'y est préparée et elle doit survivre aux individus, pour servir la collectivité.
N'est-ce pas ce que l'on attend de toute société :
  • anticipation,
  • protection,
  • impartialité,
  • justice pour tous au delà des émotions.
Bien sûr, nous pouvons aisément transposer le raisonnement à la relation client.




mercredi 17 mars 2010

Du bon usage du mécénat

J'étais ce matin avec Voix du Sud, belle association Astaffortaise par la qualité de ses projets et la valeur de ses piliers fondateurs. En effet, cette association a vu le jour sous l'égide de Francis Cabrel, toujours présent et dont la grandeur d'âme n'est plus à démontrer.
Nous parlions entre autres, de mécenat.
Nous évoquions les difficultés du mécénat dans ces temps difficiles et j'essayais déjà d'imaginer comment cela pouvait changer.
Nous allons tenter d'apporter quelques éléments de réponses.
Pour cette première approche nous reprendrons un texte du site http://www.mecenat.culture.gouv.fr/mecenat.php :
Le mécénat se traduit par le versement d’un don (en numéraire, en nature ou en compétence) à un organisme pour soutenir une œuvre d’intérêt général. Si le bénéficiaire est éligible au mécénat déductible, le don ouvre droit, pour les donateurs (entreprises et particuliers), à certains avantages fiscaux. Par ailleurs, dans le contexte du mécénat, l’entreprise donatrice peut maintenant bénéficier de certaines contreparties en communication et relations publiques, dont la valeur doit néanmoins demeurer dans une « disproportion marquée » avec le montant du don. Pour le mécénat des particuliers, les contreparties, strictement limitées, sont symboliques.
Ceci éclaire bien le débat et nous indique a priori que la contrepartie directement attendue du mécenat est faible d'où des incitations fiscales significatives.
Mais faible ne veut pas dire nul. Le mécenat peut avoir une contrepartie d'image non négligeable et peu chiffrable à condition que son exercice se fasse dans la lignée des valeurs de l'entreprise. J'évite de sponsoriser un rallye lorsque je prêche pour le développement durable (par exemple).
De plus, autant le rendu communication de bénéficiaire doit être mesuré autant l'entreprise peut communiquer sur son mécenat (dans le respect des droits de chacun et des accords particuliers).
En effet, dire "notre société aime la culture" et "notre société soutient la culture au côté de F... C... dans l'association V...D....S..." n'a pas le même impact. (Vous remplacerez les points par ce que vous voulez et je précise que je n'ai pas travaillé le message que vous devrez faire évidement plus percutant).
Qui plus est, le mécenat peut être un outil de fidélisation des participants, pourvu qu'il soit encore en cohérence avec les valeurs appliquées. Ces derniers, s'ils se retrouvent dans le soutien, renforcent aussi leur propre image et communiquent mieux sur l'entreprise. 
Bien sûr, ce qui est vrai pour les participants, l'est aussi pour les clients.
En terre de Rugby nous connaissons bien ce principe, même si certains se retrouveraient davantage dans le théâtre, la musique ou l'action humanitaire.
L'apparition des réseaux sociaux dans l'entreprise sera une bonne occasion de tester cette apport d'image croisée entre mécènes et bénéficiaires. Quoi de plus simple et de moins coûteux que d'être cité dans un blog d'une manifestation qui sera visitée par quelques centaines de participants. Là encore, il peut être utile de viser loin en regardant la cible du bénéficiaire et s'interroger sur l'adéquation de notre offre avec cette cible. Le choix du mécène par le bénéficiaire a donc aussi son importance pour ne pas être en déphasage d'image avec son public (TOTAL en mécène d'une association de protection du littoral ?). Méfions nous des proverbes tout faits du style "l'argent n'a pas d'odeur". 
Et enfin, devant l'allergie chronique de certains à l'impôt sur les revenus ou sur les sociétés, il conviendrait de mesurer l'impact d'une dépense inutile et somptuaire comparé à celui d'une dépense de mécenat orientée valeurs de l'entreprise et participants.
Un petit conseil aux associations qui veulent profiter de ces bonnes paroles :
Vendez à vos mécènes de la valeur non financière, qui augmente leur image et affute leur égo !
Tiens ça me rappelle le SPIN. 

samedi 13 mars 2010

Le cercle de la valeur

Voici une représentation libre de la valeur apportée au client par une société d'expertise comptable.
Elle n'engage que son auteur (mm).


Obligation :
Souvent dans les entreprises d'expertise comptable, c'est encore le seul niveau apporté à nos clients.
On prend en charge, tant bien que mal, le respect des obligations en lieu et place du client. Le client fait appel à nous par "obligation", et il ne voit pas la valeur que lui apporte notre intervention, si ce n'est que nous faisons pour lui tout ce qu'on lui impose. Nous passons alors pour une annexe de l'administration, et le client se souvient juste que nous lui demandons des chèques. Il nous assimile tout simplement au percepteur et en France cela n'est pas flatteur. Ma mère me disait : "le comptable, c'est le deuxième impôt". Le collaborateur perçoit le client comme un emm..., exigeant, intransigeant, irrespectueux et le client le lui rend bien. Le travail du collaborateur est stressant, ne lui apportant que la pression sans la reconnaissance et la valorisation de son travail.

Restitution :
Nous introduisons un minimum de communication avec le client. Nos collaborateurs commencent à expliquer ce qu'ils font. La perception du client commence à changer, il nous assimile à un fournisseur, soit , il nous paie cher, mais il trouve le collaborateur relativement sympathique. D'ailleurs celui-ci prend la défense du client et tend même à penser comme lui sur le prix des prestations. Il pense pourtant qu'il est mal payé compte tenu de tout ce qu'il fait pour son client (ou du moins pour ce qu'il croit faire) et de l'ingratitude de son travail. Nos prix inclus le salaire de l'expert comptable, quand bien même l'expert n'est au service que de "l'élite", le fameux "client stratégique". Le seul contact avec l'expert est un non-dialogue, une fois par an, où nous expliquons des choses sans intérêt à des gens qui ne comprennent rien. On dirait Einstein qui explique la relativité à un enfant de 5 ans. Le rendez-vous bilan est une corvée, autant pour le client que pour l'expert, mais comme c'est obligatoire …!

Anticipation :
Nous informons le client des conséquences prévisibles des déclarations que nous faisons pour lui. Il peut commencer à anticiper les flux financiers suffisamment en avance et nous en ait reconnaissant même si il pense qu'on est un peu rigide. Mais c'est notre métier qui est comme ça, après tout, nous sommes des "comptables". Le collaborateur prend de plus en plus d'importance dans la relation client, au point que le client s'attache plus à lui qu'au cabinet. Il est gentil et "par chance", le client le lui rend. Le collaborateur reste très individualiste et cela se ressent sur l'ambiance interne. Le contact avec le client est gratifiant mais le travail de base est lourd et empiète sur la vie privée. Le métier use, le collaborateur finit par partir et le client est déstabilisé.
Le cabinet commence à acheter des produits "prêt-à-vendre" et essaie d'expliquer à ses collaborateurs qu'il faut les "faire passer" au client car c'est là qu'est la valeur. Malgré la formation en marketing, le collaborateur a du mal, car il a sait mal utiliser le produit et cela vient se rajouter à son travail quotidien. De plus, il ne comprend pas pourquoi c'est si cher, et après tout il est "comptable" pas vendeur. 

Aide à la décision :
Enfin c'est là que le client nous attend. L'expert intervient dans la relation. Le client peut prendre des décisions éclairées, parce que nous l'y aidons. Le client nous demande : "Mais vous, que feriez-vous ?". Cela démontre la confiance qu'il a en nous.  Nous ne le décevons pas, car nous avons l'expérience et le savoir faire. Nous pouvons nous engager. S'il faut l'accompagner pour négocier nous sommes là, auprès de lui. Le client commence à s'attacher à la structure, autant qu'au collaborateur, car il comprend que la valeur est dans le management, la pluridisciplinarité, le professionnalisme et l'accès à l'expert . Le collaborateur sait que nous l'aidons à prendre soin de son client, il nous est reconnaissant, il sait lui-même entretenir une relation sereine avec son client. L'esprit de groupe commence à se développer du fait de l'interaction de plusieurs personnes sur le même client.

Transfert de compétences :
Sûr de sa valeur, le cabinet n'hésite pas à faire grandir son client.  Il les rend plus fort au risque de moins facturer car on est capable de transférer ce que l'on faisait avant mais qui n'apportait pas de la valeur. On vend de la formation, pour  consolider la qualité du transfert. C'est le sens du partenariat, de l'accompagnement. Le client obtient un bénéfice de la relation avec son cabinet. L'expert joue son rôle d'expert, il s'enrichit de la relation avec son client et transfère cette compétence à ses autres clients et à ses collaborateurs. Il sait se mettre à la portée de son client, il le traite d'égal à égal. Le client augmente son niveau d'exigence, le cabinet sa valeur ajoutée et son niveau d'honoraire. La capacité du cabinet à former ses équipes, à apprendre et à comprendre, lui assure d'avoir un temps d'avance sur les clients. La relation avec le client n'a d'intérêt que si elle est enrichissante pour l'un et pour l'autre. Le client ne parle plus de prix, le prix est juste et non contesté car il se transforme en bénéfice, pour le client. Le cabinet est fier de son client et c'est réciproque. Les connaissances du client consultent le cabinet et deviennent clients. Le cabinet n'a plus besoin de vendre, il rend service contre rémunération.  Le collaborateur devient lui aussi fidèle car il grandit avec son employeur.

Mais est-ce suffisant ?

Composez votre propre rêve avec les mots clés suivants (liste non exhaustive):

Collaboratif, valeur, lean, optimise, délais, contraintes, comprendre, client, moyens, écoute permanente, erreur, problème, assume, répare, compense, améliore, pardonné, félicité, transparence, intégrité, démarche qualité, PDCA, vrai, actes, prescripteur, NPS, Prescription Volontaire Multiple, résoudre un problème, solution, prix, SPIN, contact, capitaliser l'information, GRC, reconnu, un échec relationnel, ancien cabinet, solution en ligne, facile,  accueilli, sourire, café, connecte, section sécurisée, PDF, salarié, GED partagée, comptabilité en ligne, base de connaissances, question,  distance, indicateur, démarche de progrès personnalisée, indications, site, métier, structure familiale, détecter, opportunités, profiter, Google, partenaire, aide au recrutement, confiance, conceptualisée, améliorée, pertinence, capitaux, projet, business plan, banquiers frileux, association, innovant, soutenu, capitaux risqueurs, ISF, réseau, annonces, noter, qualité des services, questionnaire NPS, proposer, pistes d'amélioration, veille, prépondérante, vision prospective, méta-tendances, anticiper, changements, évolution, Kaizen, forme, accompagne, enrichit, respecte, félicite, récompense, sécurise, relation, agréable, finalité, amis, travailler, confiance, compétences, capable, jeunes, pédagogiques, collègues, experts, expliquer, simples, fonds de roulement, compréhensible, utile, nécessaire, équilibres, richesse, content, épanouissement, vie privée, qualité relationnelle, meilleure, maison, connecté à distance, heures, temps, rémunération, indicateur de valeur, bénéficie, intéressement, PEE, PERCO,  titres du cabinet, fonds développement durable, mutuelle, tickets restaurant, chèques cadeaux, offres privilégiés, banquier éthique, accompagne, projets personnels, assistance psychologique, personnalisée, gratuite, relations amicales, respect mutuel, entraide, solidarité, pas de compétition, fluides, constructives, idée, novatrice, cadre, droit de s'exprimer, mur Facebook, fans, validée, réalisable, compatible, valeurs du cabinet, militant, action, développement durable, participe, anime, groupe de réflexion, enfants, aiment, Internet, console, livre, DVD, jouer, jardin, sympas, diffuse, nouveaux talents, pas d'expérience, recrutement, intégration, générations, savoir.
Vous en rêvez ? Faites-le !!
Pour découvrir notre projet, découvrez vous, demandez l'accès à Open Agde. 

dimanche 7 mars 2010

Entreprise et démocratie participative

Jeff Jarvis nous dit qu'il faut donner le pouvoir de nos entreprises aux clients et je suis globalement d'accord avec ses développements.
Dans notre démarche nous essayons de donner la même importance à nos participants qu'à nos clients. En effet, dans une entreprise de services, la valeur apportée dépend largement de l'adhésion des participants et donc de leur bien-être et de leur compréhension des enjeux.
Alors, pourquoi ne pas partager aussi le pouvoir de nos entreprises avec les équipes qui les composent ? Mais est-ce si simple que cela ? Pouvons nous tenter une approche de la démocratie participative dans l'entreprise ?
Je délimite le sujet en précisant que je ne parle pas ici de SCOP (société coopérative ouvrière).
De la même façon que nous pouvons faire participer les clients à l'élaboration des produits et services qui leurs sont utiles, nous pouvons imaginer que les participants seraient à même d'élaborer les pratiques innovantes favorisant leur épanouissement au travail. Essayons de définir quels en seraient les préalables et les limites.
1- Il convient de bien clarifier la finalité de l'entreprise et de mettre en adéquation cette démarche avec cette finalité.
Pour notre cas, il s'agit d'accompagner les entreprises dans le pilotage et la gestion de leur entité en fonction de leurs besoins et de nos domaines de compétences, dans des conditions de rentabilité acceptable pour pouvoir satisfaire durablement les attentes de tous ceux qui contribuent activement à la production de valeur (salariés, experts et associés notamment).
Trop souvent cette approche se réduit à essayer de combler les attentes financières ce qui rend difficile l'équilibrage entre les diverses parties prenantes, les attentes financières des unes et des autres étant profondément antagonistes. Pour autant nous ne pouvons les occulter.
Maslow expliquait, certes de façon réductrice mais très compréhensible, que les besoins des individus sont organisés selon une pyramide hiérarchisée, la base de la pyramide devant être satisfaite avant les niveaux supérieurs.

La Pyramide des besoins, selon Maslow


C'est seulement lorsque les participants ont atteint le troisième niveau de cette pyramide que nous pouvons espérer tirer quelque chose d"une démarche participative constructive. Dans le cas contraire, il se pourrait que la direction ne soit pas prête à partager quoi que ce soit.
2- Il faut définir ce que serait la démocratie participative en entreprise. Elle consisterait à rechercher ensemble les pratiques collectives ou managériales qui permettraient d'atteindre la finalité de l'entreprise. Les clients et les participants nous aident à définir ce qu'ils souhaitent tout en considérant l'intérêt général plus que l'intérêt particulier. "Ce que je souhaite pourrait-il être souhaité par d'autres sans nuire aux intérêts de quiconque?"
Cela nécessite bien sur une infrastructure de gestion et de partage de l'information qui nous rappelle les préceptes de l'entreprise 2.0 afin de diffuser nos idées et d'en tester leur pertinence auprès d'un auditoire en interaction.
Nous rendons collective la fameuse pyramide en institutionnalisant l'idée que intérêts collectifs et individuels sont étroitement liés. Nous sommes dès lors au minimum au niveau 4 de la pyramide, ou l'expression de nos besoins prend en compte les contraintes du groupe.
Les chefs de file seront eux au dernier étage, pour eux, la réalisation de soi passant notamment par la réussite du projet commun d'entreprise.
3- Le participant, s'il est libre de s'exprimer sur tout point, doit inscrire sa démarche dans une approche prospective de son activité professionnelle. "Comment voudrai-je travailler demain ?" Cela demande un petit effort de conceptualisation et de réflexion mais permet de ne pas répondre  seulement  aux problématiques à court terme. Tout changement entraine sur le moment des désagréments (instabilité, peur du changement, effort d'adaptation...) quand bien même il serait porteur d'avenir pour celui qui le subit. Le premier réflexe serait de dire : "Améliorez tout mais ne changez rien".
Nous serons alors demain plusieurs à être impliqués dans la stratégie, car penser à l'intérêt collectif sur le long terme relève bien de la stratégie.
Il est clair qu'avec l'incertitude ambiante sur le monde des affaires, cette façon d'aborder les améliorations participe à la consolidation du niveau 2 de la pyramide en renforçant la sécurité de l'entreprise et donc de l'emploi. 
4- Les propositions ne doivent pas être trop canalisées. Elles doivent porter en elles les germes du changement c'est à dire ce que nous n'avons pas encore appris, malgré notre "expérience" et notre "talent". Il est tant de faire preuve d'humilité en comprenant que le vrai changement viendra de l'expression du groupe et que notre aptitude à laisser s'exprimer et à écouter. 
5- La mise en oeuvre doit être transparente et effective. On retient des idées, on explique pourquoi et on explique aussi pourquoi telle autre n'est pas retenue. On félicite les créateurs de l'idée (niveau 4), on les implique dans la mise en oeuvre (niveau 5), et on encourage les autres à poursuivre sur cette voie (niveau 3).
6- Lorsque vous donnez du pouvoir au gens, tous ne le prendront pas. Il y en aura des plus actifs que d'autres, des individualistes irréductibles, des contestataires. Mais on peut malgré tout s'attendre à ce que certains jouent le jeu, soient force de proposition, d'autres écoutent sans rien dire ce qui peut être aussi un début de participation et que finalement la mayonnaise prenne.
7- Exemples d'idées : Créer un espace détente accessible à tous et permettant d'accueillir les enfants des clients et des participants mais aussi de se détendre après le repas ; créer une bibliothèque physique permettant de partager des lectures qui nous ont captivés ou enrichis, relayée par l'Intranet afin que chacun donne son opinion  ; permettre aux intervenants et aux clients de participer à la création de la nouvelle charte graphique en lançant un concours.
Nous accueillerons volontiers d'autres idées.
Jean Luc BESSONNET AGDE Expert-Comptable



dimanche 21 février 2010

Billet de banque et d'humeur

Les systèmes financiers et bancaires sont aux premiers rangs des responsabilités de la crise financière et de la crise économique qui en découle. Les états ont sauvé les bourreaux au prétexte qu'ils étaient les seuls à pouvoir sauver notre économie mondiale. Mais, ragaillardis, ces derniers continuent leur travail de fossoyeur. Après avoir joué des jeux dangereux en se cachant du monde (et parfois d'eux même), ils avancent désormais à visage découvert et sont passés d'une morale douteuse mais discrète, à une absence de morale institutionnalisée et stratégiquement conceptualisée.
Non seulement ils ne jouent pas le rôle de soutien de l'économie, en rechignant à prêter même pour des projets prometteurs mais en plus ils participent à l'effondrement des entreprises, engluées dans la crise dont ils sont à l'origine.
Une entreprise ayant des difficultés de trésorerie peut difficilement s'en sortir sous la pression des services bancaires.
Et vas-y que je te rejette un prélèvement de 29 € et que je te prélève pour cela 49 €, que je t'envoie 12 lettres dans la semaine et que je te prélève 12 fois 20 €. J'en passe et des pires.
Certaines entreprises ne doivent la récurrence de leur découvert qu'aux services bancaires qui leur sont facturés.
Comment légitimer de tels comportements autrement que par la nécessité de leur système à redorer leurs résultats ? Comment permettre de telles rémunérations sans qu'aucune valeur soit apportée, même pas le conseil qui permettrait à l'entreprise de s'en sortir ?
Je plains les pauvres responsables de comptes, directeurs d'agence et autres  interlocuteurs, avec qui j'ai travaillé main dans la main pendant 20 ans pour servir la même cause, et qui se retrouve au placard pour comportement non conforme à la stratégie lorsqu'ils ne disent pas amen au système.
Les banques redeviendront riches en se fertilisant sur la tombe des entreprises. Elles crèveront l'économie en pensant qu'elles n'en seront pas les dernières victimes.
Je ne me résous pas à croire à un tel scénario et militerai pour que les choses changent avant. J'espère l'émergence d'une nouvelle race de banquiers (pas les mêmes avec une nouvelle figure) pour laquelle "l'éthique" aurait du sens.
Est-ce le vrai modèle mutualiste, façon Crédit Mutuel qui sauvera la morale ? Pas encore assez présent dans l'entreprise, il devra renforcer la formation des conseillers dans l'accompagnement des entreprises.
Est-ce des Boursorama-entreprise qui ouvriront la voix avec une vrai banque 2.0 ? Elle n'existe pas encore.
Est-ce la solidarité inter-entreprises qui comme ont le voit aujourd'hui finance des projets avec des capitaux privés ? C'est encore la meilleur solution même si les outils pour cela ne sont pas légion.
En attendant ce jour, nous allons continuer à renforcer notre valeur apportée aux entreprises, en leur apprenant les clés des équilibres financiers, en leur inculquant un esprit critique vis à vis de leur "fournisseurs voyous", en les aidant à accéder à un niveau de performance qui incitera le respect plutôt que le dédain et l'arrogance.
Jean Luc BESSONNET - AGDE EXPERT-COMPTABLE